Passer sa vie sur les routes, avaler des milliers de kilomètres, transporter tout et n’importe quoi… Être chauffeur routier n’est pas un métier comme les autres. Au moment de raccrocher les clés du camion, une question revient sans cesse : combien touche-t-on vraiment en retraite après des décennies de service ? Je vais vous raconter mon expérience, chiffres à l’appui, pour lever le voile sur cette réalité souvent méconnue.
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Combien touche un chauffeur routier à la retraite en 2025 ?
Après 43 années derrière le volant, ma pension mensuelle nette s’élève à 1 187 euros. Ce chiffre peut paraître modeste, mais il reflète la moyenne observée en 2025 pour la plupart des anciens conducteurs de poids lourds.
Ce montant n’est pas figé. Il dépend de trois critères principaux :
- le nombre d’années de service validées ;
- la moyenne des 25 meilleures années de salaire ;
- le régime de retraite (salarié, indépendant, complémentaire, etc.).
Avec mes 42 années de cotisation validées, chaque trimestre supplémentaire a joué en ma faveur. À la différence de certains collègues partis plus tôt, j’ai pu atteindre une pension plus stable.
Exemple comparatif selon l’ancienneté
| Années de service | Pension moyenne mensuelle |
|---|---|
| 30-35 ans | 950 € – 1 050 € |
| 36-40 ans | 1 050 € – 1 150 € |
| 41-45 ans | 1 150 € – 1 300 € |
👉 Comme vous le voyez, chaque année de route compte.
Les dispositifs spécifiques pour les chauffeurs routiers
Notre métier n’est pas de tout repos : horaires décalés, fatigue accumulée, éloignement familial, contraintes physiques… C’est pourquoi certaines mesures spécifiques existent.
L’une des plus connues est le CFA (Congé de Fin d’Activité), instauré en 1997-1998. Il permet aux routiers ayant au moins 26 ans de carrière de partir avant l’âge légal, avec une allocation calculée sur la base du salaire brut des 12 derniers mois. Dans mon cas, ce dispositif a été une vraie bouée de sauvetage : j’ai pu souffler un peu avant la retraite officielle, sans tomber dans la précarité.
L’importance des retraites complémentaires
La retraite de base seule ne suffit pas. Heureusement, comme la majorité des salariés, nous cotisons aussi à l’Agirc-Arrco. Cette part complémentaire pèse lourd dans l’équilibre financier à la retraite.
Personnellement, j’ai aussi choisi de placer un peu d’argent dans un plan d’épargne retraite volontaire. Ces économies supplémentaires me permettent aujourd’hui d’absorber des dépenses imprévues — réparations de la maison, santé, ou même un petit voyage.
À noter que pour les collègues ayant opté pour un statut indépendant ou auto-entrepreneur, la situation est plus variable. Les cotisations versées influencent directement le montant final, et certains se retrouvent avec des pensions plus basses.
Une vie sur la route, une retraite méritée
Quand je regarde en arrière, je me dis que le métier n’était pas simple : longues absences, nuits courtes, pressions des délais… Mais il m’a permis de faire vivre ma famille et d’assurer une stabilité professionnelle.
Aujourd’hui, avec mes 1 187 € mensuels, je ne roule pas sur l’or, mais je vis correctement. Pas de luxe, pas d’extravagances, mais une retraite honorable qui récompense mes années de service.





















